dimanche 30 août 2020

CONCENTRE D'ARREAU Hautes-Pyrénées

 ARREAU

Ne dit-on pas : « le hasard fait bien les choses » : 1969 avec un client et ami nous décidons de partir une semaine avec nos 2 CB350 K1, direction Cap Breton, puis tentative avec retour 2 jours de suite de passer en Espagne, pluie torrentielle à St Jean de Luz, nous avons alors décidé pour le lendemain en passant par St Jean de Luz de suivre les Pyrénées en longueur en prenant toutes les routes à notre droite jusqu’à la Méditerranée.

Un midi nous nous arrêtons à Arreau pour acheter à manger, les deux 350 sur la béquille nous allons à la boucherie, la patronne nous dit : c’est vous avec les 2 motos ? Vous devez avoir faim ! Et nous ressortons avec 2 très beaux steaks d’un prix défiant toute concurrence.

Plusieurs hommes regardaient les motos, la discussion s’engage, très sympathique pour une fois, ils n’étaient pas allergiques à notre passion, nous repartons pour trouver un coin tranquille afin de casser la croute, on prend un chemin de terre au milieu des champs et nous nous installons à 200m de la route en léger surplomb, puis on voit une Estafette bleue qui roulait lentement, passe le chemin, fait marche arrière et se hasarde sur le chemin, si ils pouvaient se planter !!!! Ils nous demandent nos papiers, en règle ils repartent en marche arrière !

Début 1970 à une réunion du club, regardant l’annuaire des concentres, je vois Arreau, avec l’ami on dit aux autres : les gens sont sympas il faut y aller, ce que nous avons fait, 600 km. Effectivement encore une fois très bien reçu, entre le nombre et les Km on gagne la première coupe, celle de la plus belle tenue, un autres ami avec sa combine Lewis bleue comme le casque et la CB350, ainsi que le premier prix de la tombola pour un autre, un blouson de cuir.

Parlant avec les organisateurs je leurs demande le pourquoi de cette concentre, ils me répondent : l’été dernier 2 jeunes avec des motos rouges ce sont arrêté, on a discuté et plus tard nous nous sommes dit : Ce serait bien d’organiser quelques chose !

Je leurs ai répondu : les deux motards de l’an dernier c’était nous et votre accueil était super, nous avons dit aux amis il faut que l’on descende la bas.

Les CB350 presqu’en haut du Pic du Midi en 1969




samedi 1 août 2020

2- GILBERT REMONDIN

  ON OUBLIERA PAS LA GUERRE

Dans notre famille, comme dans beaucoup d’autre, la guerre de 39/45 a laissé des blessures importantes, mon oncle, le fils de ma grand-mère maternelle y a laissé sa vie, jamais il n’a été oublié.

Ernest Poncet est né 3 aout 1920 à LAPRUGNE , ma grand-mère veuve de la guerre de 14/18 de Jacques Fradin, mon grand père (pas de hasard pour mon prénom) , c’était remarié avec Antonin Poncet .

Le 16 novembre 1942 il s'engage pour un an dans l'Armée d'Armistice et est affecté au 90ème Groupe 63ème Batterie.

L'Armée d'Armistice ayant été dissoute il est mis en congé le 1er mars 1943 jusqu'à la fin de son contrat, le 15 novembre 1943.

Il habitait avec ses parents agriculteurs à Laudemarière Creuzier le Vieux

Le 26 août 1943 il est recensé pour le S.T.O. à Creuzier-le-Vieux, mais en est exempté en tant qu'agriculteur.

S.T.O.: Le Service du Travail Obligatoire en Allemagne est instauré par Pierre Laval le 16 février 1943. Les premiers concernés sont les jeunes gens nés en 1920-21-22. Ils doivent aller travailler pendant deux ans dans les usines allemandes. Les réfractaires vont grossir les rangs de la Résistance.

Le 11 janvier 1944 il est arrêté dans la rafle effectuée par la Gestapo de Vichy à Laudemarière.

Mes parents, grand-mère, tantes mon expliqué qu’il avait caché chez lui une connaissance. Ce dernier était parti au STO (Service du Travail Obligatoire), était revenu en permission, mais n'était pas reparti. Il avait dissimulé ses vêtements sous son lit.

Mon Oncle Ernest a été arrêté sur dénonciation, la Gestapo est allée directement regarder sous le lit !

Bien sûr il y a des soupçon sur l’auteur de la dénonciation.

Le 22 janvier 1944 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 24 janvier par le convoi N° I.172. Il reçoit le matricule N° 42632 et, après la quarantaine, il est transféré le 16 février 1944 au camp de Dora.

Dora: Ce camp dépend à l'origine du KL Buchenwald qui n'est situé qu'à environ 80 km. Il a été créé en septembre 1943 pour accueillir dans ses tunnels l'usine de Peenemünde bombardée par la RAF le 17 août 1943. Les déportés travaillent en deux équipes de douze heures. Ils creusent des galeries dans des conditions abominables. Ils restent six mois sans voir le jour et couchent à même le sol. La mortalité est très élevée. Dora devient autonome en octobre 1944. 

Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il décède sans doute lors de l'évacuation le 28 avril 1945 à Eisenach (Allemagne) selon l'état civil de Laprugne et le JO N° 22 du 27 janvier 1898.

Son corps a été ramené dans les années 50, je devais avoir 7/8 ans, je me souviens qu’il y avait beaucoup de monde dont les anciens résistants prisonniers et déportés. Il y avait des personnes déportées avec Ernest qui ont expliqué à notre famille qu’à la libération du camp il été très malade , il était tellement faible que ses amis n’ont pas eu la possibilité de l’emmener avec eux et il serait décédé le lendemain, il faut préciser qu’il était parti avec une bronchite et que la gestapo ne lui a pas permis de se couvrir.

Ma grand-mère, ma mère, mes tantes en parlaient souvent, mon père a été très marqué par sa disparition car comme il disait « il aimait beaucoup son petit beau frère »

Je sais que c’est une des raisons de l’engagement viscéral de mon père contre la guerre, le régime de Vichy, le nazisme .

Pendant la guerre il n’a pas été mobilisé puisqu’handicapé par la poliomyélite depuis l’âge de 3ans avec beaucoup d’opérations, ce qui lui a permis d’aider 2 de ses belles sœurs dont les maris étaient prisonniers et avait des enfants.

Beaucoup plus tard dans les années 80 des connaissances m’ont dit : maintenant il faut qu’on te parle, il faut que tu le sache, ton père nous a caché pendant la guerre donc jusqu’au bout nous nous serons la si tu as besoin d’aide .

Effectivement je ne savais pas mais je me posais des questions sur ces personnes que je voyais souvent chez nous, en général clients mais je ressentais des liens sans en savoir l’origine .



Inauguration d'une rue à son nom à Creuzier le vieux en présence de ma tante Yvonne sa soeur


PREMIERS 50 (cyclos)

  Depuis l’âge d’environ 5 ans je réclamais une petite moto à mon père, j’étais motivé par ce que je voyais sur Moto Revue, des photos de Ja...